On retrouve le tracé tout en douceur de Laguionie, la
douce coloration pastelle et ses films qui ne ressemblent à
aucun autre. Tant mieux ! Le pari, cette fois, est de nous emmener
dans la tête d'une vieille dame qui a raté son
train en septembre et se retrouve abandonnée tout l'hiver
dans une station balnéaire désertée de
tout être humain. Le monologue peut commencer. Sa nouvelle
vie, sa capacité à trouver des ressources et s'adapter
de même qu'une belle introspection via son lointain passé
font vivre pleinement ce personnage guère habitué
à être mis en lumière au cinéma ;
qui plus est dans une oeuvre d'animation. Nous apprenons à
connaitre Louise, à l'aimer, nous nous intéressons
à sa vie, présente et passée. le film passe
allègrement de la réalité aux rêves,
du fantasme le plus abouti et raffiné à un réalisme
inévitable, traverse délicatement le temps sur
une musique envoûtante. Tout un monde couleur et de vie
que l'on a grand plaisir à suivre. Délicieux.