Complet néophyte, j'aborde le film par l'angle de la
découverte de cette artiste et découvre à
la fois le personnage et ses chansons. Après la vision
du film je comprends mieux les difficultés de l'oeuvre
au sein du box office : un fan, un auditeur avisé, aura
sans doute du mal à trouver de quoi satisfaire sa curiosité
dans ce scénario qui n'a peut-être pas trouvé
le bon angle d'approche. Des flashbacks après sa tentative
de suicide afin de lancer le biopic. 15 minutes de métrage
et on a déjà l'impression de tout comprendre,
comprendre le personnage, sa carrière, son entourage.
Son succès express, son statut de romantique à
fleur de peu et malheureuse, la présence forte de son
frère. 30 minutes et deux amants plus tard (sic !), Dalida
s'avère effectivement être une serial loveuse -des
"love at first sight" tellement appuyés que
l'on peine à croire leur authenticité- dont l'amour
lui semble devoir être refusé par la vie. Il y
a bien ces traumatismes infantiles (principalement autour de
son père, pour le reste...) et une espèce de malédiction
amoureuse qui lui a vu perdre les hommes de sa vie, jusqu'à
leur suicide pour certains ; mais ces hommes n'étaient
alors plus dans sa vie. Ce que je veux dire c'est que l'on a
tous connu des drames, des histoires compliquées, des
peines inhérentes à la vie, et que Dalida serait
un peu comme le commun des mortels. Le film se centre bien trop,
pour ne pas dire exclusivement, sur sa vie amoureuse -que je
suppose connue du grand public-, il cerne bien la femme privée
mais très mal l'artiste ; son travail studio, ses tournées,
ses chansons, son succès mondial...etc. Etrangement le
scénario s'avère, sur deux heures de temps, être
trop rapide pour découvrir toute la richesse de cette
chanteuse. On passe très vite sur le succès, les
concerts s'enchaînent comme les clips sur NRJ, et on ne
ressent pas un véritable équilibre scénaristique.
Ni le génie de La môme, ni le
piquant de Cloclo (à peine ressentons
le côté un rien psychotique de cette femme). Le
film est en fait à l'image de cette scène abscons
où Dalida se trouve dans une baignoire avec l'un de ses
amants et lui dit un "je t'aime" pour seul dialogue
; rien de plus. Lisa Azuellos n'est ni Dahan
ni Siri. Et à titre perso
ses chansons ne sont pas, mais alors pas du tout, ma tasse de
thé ; trop guimauves. Saluons la très grande actrice,
parfaitement en symbiose avec son personnage et un casting de
luxe.