Le paradis des riches suburbs américaines de l'immédiate
après guerre. Jusqu'à l'arrivée de citoyens...
noirs. Mais pas que.
L'une des toutes premières scènes est clairement
inscrite pour nous déstabiliser : sauf qu'il s'avère
qu'elle déstabilise le film dans son entièreté.
Sitôt après, l'histoire se ramollit, se disperse,
les explications tardent à venir et se cachent derrière
un mystère très, très maladroit (Pourquoi
ne rien dire ? Quelle anguille y-a-t'il sous roche ?). Le scénario
tristement balourd (pour une oeuvre écrite par les Coen
Bros...) n'est d'ailleurs pas en reste : coincé entre
la chronique d'un racisme d'époque, ordinaire, peut-être
pas timorée, mais lourde dans son éloquence, un
peu comme s'il y avait deux films en un, le second ne concernant
pas, ou peu, les personnages principaux. Coincé, disais-je,
entre moeurs sociales et moult bizarreries censées donner
une atmosphère à ce film bricolé, branque,
fragile et bâtard. Et quand l'explication finit par tomber...
nous aussi. Il ne lui reste qu'une réalisation solide.