Partant du principe qu'un film engagé, afin de porter
son discours au plus grand nombre, se doit d'être le plus
universel et abordable possible, 120 bpm n'est
pas une franche réussite. Coincé entre la qualité
du récit à plusieurs voix du début et un
aspect pseudo documentaire assumé mais plombé
puisqu'en forme de trop longues et trop nombreuses conférences
filmées, le film se cherche un angle d'approche scénaristique.
Et je ne suis pas certain que ce soit la meilleure façon
d'aborder ce délicat sujet (le nombre d'entrées
du film me donne sans doute tort...). De plus le film, s'il
est honnête avec lui-même, laisse traîner
ses scènes, et risque de laisser sur la touche un public
non convaincu que le sida est le problème de tous, de
la société entière, pour toutes les raisons
du monde, morales ou bassement économiques. Pas certains
que les scènes de sexes, profondément inutiles
comme trop souvent, ou la parenthèse "gay pride"
(par ailleurs dénigrée par un personnage) soit
la meilleure manière de défendre la cause engagée,
et plus particulièrement l'homosexualité ou le
travail fort louable de Act up. Rappelons-nous l'immense pudeur
d'un chef-d'oeuvre du genre : The crying game.
Près de 25 ans après Philadelphia
on ne peut pas dire que 120bpm fasse avancer
les choses, par contre on ne peut passer à côté
d'un montage de grande qualité, d'un appel salutaire
en faveur de la désobéissance civile et d'acteurs
parfaitement investis.