Mettons tout de suite les choses au clair : j'ai vu 80 % de
la filmo de cet auguste réalisateur, et si j'ai le plus
grand respect pour l'artiste et sa longévité -j'aurais
depuis longtemps abandonné la vision de ses oeuvres sinon-,
ses films entrainent sur moi une véritable allergie.
Et ce dernier n'échappera pas à la règle,
pour les raisons que je vais évoquer ci-après.
Je le trouve, comme à l'accoutumée, très
prétentieux : comme si derrière des dialogues
pour le moins pompeux, voir pénibles, encore tout empêtrés
d'une lointaine "nouvelle vague", il essayait de nous
asséner des leçons de vie qui nous passent complètement
au-dessus de la tête. Et ce n'est pas en filmant tout
cela en simple champ / contre-champ qu'il risque de soulever
le moindre intérêt, chez moi tout du moins. Alors
oui : l'effet Dujardin opère dans une première
partie plus entraînante, il s'approprie le personnage,
nous fait sourire, l'histoire parait assez ambitieuse. Mais
le film se transforme vite en documentaire scolaire sur la culture
indou, plombé de flashbacks absolument inutiles puisque
trop didactiques, et finira en eau de boudin, allant exactement
là où il nous avait promis d'aller. Avec ce film
on se croirait revenu dans les années 60, et Lelouch
n'a semble-t-il pas bougé d'un iota depuis son "Un
homme et une femme" (le film qui a déclenché
mon allergie... pardon...), il refait inlassablement le même
film sur son thème de prédilection (l'amour entre
un homme et... une femme), maquillant le tout comme il peut,
scénaristiquement parlant. Pourtant cette fois il avait
tenté de jeter un regard sur le monde du cinéma
qui aurait pu déboucher sur autre chose qu'une confrontation
pesante entre un homme pragmatique, arrogant et une femme trop
spirituelle. Simpliste.