Tout auréolé de gloire aux Goya, Truman
arrive sur le marché français... péniblement.
Car l'engouement pour ce film est assurément très
culturel. Sujet très sensible mais traité avec
légèreté, pour mise en image beaucoup trop
plan-plan, usant inlassablement de champs / contre champs des
plus basiques et n'aidant ainsi guère une oeuvre essentiellement
construite autour des deux comédiens et, par la force
des choses, de longues scènes dialoguées qui s'alignent
en rangs d'oignons. Il y avait pourtant les prémisses
d'un film aux thématiques multiples : la maladie / la
mort (rien de bien neuf à ce sujet, parfois même
éludé par le personnage lui-même), l'amitié
(au centre de l'oeuvre, l'ingrédient qui permet au film
de trouver son créneau) et... Truman ; chien du héros,
étrangement mis en avant jusque dans le titre du film
alors que la pauvre bête n'a finalement qu'un rôle
de figurant en tant que telle. C'est un film pépère,
drôle, pudique, une espèce de buddy movie mortuaire
qui a toutes les peines du monde à faire passer l'émotion,
à trouver le bon ton et créer quelque chose de
viscéralement cinématographique avec son histoire
(à l'image unique des scènes qui tournent autour
du fils). Il se permet même la scène de sexe la
plus inutile de l'histoire du 7ème art, espèce
d'excuse gênante pour faire verser à son héros
quelques larmes. Film d'acteurs, réalisation en forme
de coquille vide et scénario sympathique mais pas franchement
bouleversant : le bilan est pour ma part vraiment très
mitigé.