Génie, showman et père indigne : l'histoire de
3 lancements de produits par Steve Jobs. On ne pourra pas reprocher
le format original, novateur et très prometteur utilisé
ici : mais à l'image du travail de Jobs c'est un échec
au 2/3. Le scénariste avait trouvé un fabuleux
angle d'approche à son biopic mais son développement
n'est en rien convaincant : la répétition est
franchement lassante, la démonstration lourde et le film
se transforme en une boucle peu probante puisque n'ajoutant
quasiment rien à chacune des couches de ce tryptique
; présentation tendue et dictatoriale d'un produit informatique
(souci obsessionnel du détail), assistante de bon conseil
qui porte toujours les mêmes chaussures (ou presque...),
deux échecs sur trois imputables au maestro, une maman
qui vient irrémédiablement chercher du fric pour
le gâcher, des relations assez fraîches avec sa
fille supposée (il n'y a que la fin qui ouvre sur un
espoir), discussion avec le boss, dialogues houleux avec le
vieux pote...etc. A peine découvre-t-on à travers
ceci un père pas vraiment préoccupé de
sa progéniture, reproduisant le modèle parental,
un homme buté, égocentré, pharaon du monde
informatique ; le tout noyé dans d'interminables dialogues
pas toujours pertinents. J'ai même à ce sujet connu
Boyle beaucoup plus inspiré derrière la caméra,
comme s'il était ici quelque peu assoupi par le format
emprunté. Je ne vois vraiment que les acteurs qui m'aient
particulièrement enchantés : Fassbender traçant
sa carrière de façon irréprochable, Winslet
et Rogen confirmant la variété de leur talent.
J'admire tous ses artistes mais j'avoue que je ne suis jamais
vraiment rentré dans le film et il me manque un tas d'informations
que j'aurais espéré voir ici : plus de technique,
plus personnel et moins de pure stratégie diluant tout
le reste. Je lui préfère amplement Jobs...