Voici une oeuvre qui pose à nouveau une question essentielle
quant aux buts, aux ambitions, aux rôles et même
aux devoirs du journalisme.
La recherche absolue de la vérité, quelle qu'elle
soit, celle qui est parfois abandonnée par les instances
citoyennes (justice, gouvernement...etc), celle qui reste une
garantie absolue de démocratie dans un pays sain. Et
quand ce journalisme là s'en prend à la puissante
institution qu'est l'église catholique américaine...
le travail du journalisme d'investigation y est minutieusement
épluché, étudié, comme un hommage
à ces héros de l'ombre qui luttent contre les
conflits d'intérêt : personnels quand il faut se
battre contre ses convictions, des démons proches, économiques
quand l'avenir d'un journal peut être en jeu, familiaux
lorsqu'on est croyant, légaux lorsque l'organe judiciaire
ne fait pas son job). Des journalistes qui luttent également
contre une organisation extrêmement puissante et ayant
la main-mise sur plusieurs domaines, une organisation qui a
préféré faire l'autruche grâce à
son statut de contre-pouvoir, son prestige inhérent à
sa vocation, sa hiérarchie toute puissante... On en viendrait
parfois à croire que le sujet de ce film n'est autre
que la mafia.
Si les acteurs constituent une superbe brochette et que leur
prestation respective est irréprochable, si le film est
brut et, de par son montage va droit au but, j'ai simplement
trouvé dommage que derrière la caméra la
réalisation soit quelque peu sèche, coincée
dans son cadre et manquant de point de vue.
Un film puissant au sujet glauque, sensible, mais garantissant
quelques menus instants de légèreté ; une
oeuvre miroir puisque retranscrivant cette enquête essentielle,
véritable cataclysme dans le monde.