10 ans de la vie tumultueuse et substancielle d'E. Snowden.
La réalisation d'O. Stone est suffisamment pointilleuse
pour que ce qui s'apparente à un biopic linéaire
et appliqué (le récit est raconté par l'intéressé
à des journalistes)... devienne une belle oeuvre cinématographique
digne de ce nom. Le scénario est une analyse claire et
brillante de la face obscure des Etats-Unis d'Amérique
à travers les yeux d'un citoyen naïf, aveugle, qui
met le doigt dans l'engrenage et ouvre les yeux sur une réalité
révoltante. Didactique, édifiant et effrayant,
le film permet au corrosif Stone de sortir à nouveau
ses griffes : cynique, délateur, intransigeant et salutaire.
Le message est clair : c'est une oeuvre qui tourne autour du
mensonge, premier maillon de l'engrenage, puis du respect de
la vie privée mise en péril par la surveillance
de nos gouvernements grâce à des excuses bidons
(le terrorisme) et du contrôle de ce dernier sur les citoyens
; pour terminer par la privation de nos libertés fondamentales.
Parfait ? Non : car le film arrive un peu tard sans doute :
efficace mais peu novateur fondamentalement, on apprend ce que
les journalistes nous ont révélés et inculqués
il y a déjà quelques années. J. G. Levitt
s'impose petit à petit comme un géant du 7ème
art. Et je termine sur une citation essentielle tirée
du film, phrase qui ne devrait jamais quitter notre esprit de
citoyen : "... jusqu'au jour où, sans qu'on s'en
rende compte, un nouveau chef soit élu et puis que tout
bascule. Et la population ne pourra plus rien faire pour se
battre et s'opposer, et nous vivrons dans une tyrannie".