Room est un film unique, différent,
un huit-clos, tout du moins dans sa 1ère partie, et un
fin chef-d'oeuvre de psychologie. Et Brie Larson tout comme
le petit J. Tremblay sont les grandes révélations
de ce film. C'est avant tout l'histoire d'une mère qui
fait vivre son enfant dans l'espace confiné d'une chambre
afin de le préserver de ces dangers extérieurs
dont l'enfant ne fait qu'imaginer l'existence ; du moins le
pense-t-on. Car la question première qui nous est posée
est de comprendre les raisons de cet acte extrême : le
fin mot sera à la hauteur de nos espérances et
relancera le film sur un tout autre axe ; car il y a dans Room
plusieurs définitions du mot "réalité"...
On est ici à la limite de la folie intimiste, un monde
fait d'imaginaire abreuvé d'images télévisuelles
fausses, de rêves formatés, toute l'oeuvre ayant
été conçu à travers les yeux de
cet enfant isolé du monde ; à ce sujet la réalisation
est extraordinairement méticuleuse. La musique y est
parfaitement subtile, occilant entre conte de fée et
drame. Magique, évolutif, stressant, intriguant comme
un thriller de haute volée, émouvant -très
émouvant- et dur à la fois, c'est une histoire
vraie, à peine croyable, brillamment scénarisée,
simple et d'une très grande justesse, d'une finesse psychologique
rare. L'histoire d'un enfant qui se construit sur le tard, frôlant
des personnages tels que l'enfant sauvage de Truffaut ou le
Truman de Weir. Brillant.