Si Frears met du sien pour insuffler la vie à ses courses
cyclistes, le reste est beaucoup plus sage et le film... inutile
? Tour à tour biopic, oeuvre accusatrice, descriptive
du combat d'un homme contre le cancer, témoignage d'une
réussite exceptionnelle et d'une chute aussi dure que
juste, essayant de mettre en avant le travail d'un journaliste,
The program a au moins le mérite d'être
particulièrement technique (les cyclistes sont devenus
des rats de laboratoire) et servi par d'excellentscomédiens.
Mais le souci c'est que l'histoire a fait la une de tous les
médias il y a encore peu et qu'on la connaît vraiment
par coeur. Un homme fauché par la maladie et frustré
qui va tout faire, vraiment tout, pour prouver au monde qu'il
est le meilleur ; un homme dépassé par les évènements,
son statut d'icone, de héros, de juste... mais qui, on
le sait aujourd'hui, n'est que l'incarnation du mensonge, 100
% coupable. Personnage plus important pour avoir défiguré
à jamais le cyclisme que pour ses performance depuis
annulées corps et âme, film mettant en avant le
fait depuis longtemps avéré que ce sport n'est
plus constitué d'un homme seul avec son vélo mais
d'une équipe complexe (du directeur marketing au médecin)
: il n'y a pas grand chose à piocher ici, ce qui me fait
une nouvelle fois dire qu'il ne suffit pas de mettre un évènement
en image pour l'éclairer sous un jour nouveau, lui confier
une nouvel aura. Peut-être que ce film est sorti trop
vite, trop tôt, et n'a pas laissé à l'Histoire
le temps de se faire.