Deux films en un et un réalisateur qui montre à
nouveau son penchant pour l'histoire, la guerre et l'Europe.
Je vous avouerai avoir largement préféré
la première partie, celle se déroulant aux USA.
Historiquement parlant ce procès équitable, le
jugement d'un espion au temps de la Guerre Froide par un avocat
intègre se débattant dans un pays près
à bafouer sa constitution pour se battre contre ses ennemis,
résonne encore fortement aujourd'hui. C'est l'histoire
de cette Histoire qui se répète à travers
le Patriot Act américain et l'état d'urgence français.
Et si le film est soigné à l'extrême du
début jusqu'à la fin, le travail de Steven remarquable
de bout en bout, T. Hanks aussi à l'aise qu'en famille
et comptant toujours parmi les grands (rôle tout en finesse
et tout en détails), le changement de ton du film est
fort peu louable à mon sens. De l'avocat impartial en
quête de vérité malgré les intimidations,
prêt à sacrifier sa vie personnelle, familiale
pour ses convictions (même si le refrain est connu) on
passe au négociateur largué en territoire ennemi.
Les apartés sur le pilote et l'étudiant ne s'intégraient
déjà pas forcément bien dans le récit
mais la dernière heure, voir un peu plus, s'assoupit,
se tortille inutilement. Le film perd de sa portée et
va chercher tout autre chose, pas si important que cela d'ailleurs
(à l'époque, oui, mais aujourd'hui, avec le recul
? Quels enseignements ?). Il se transforme en un simple témoignage
historique et nous laisse orphelin de toute leçon à
en tirer. Le parallélisme des scènes dans le bus
me parait même quelque peu naïf... bien que représentatif
de l'opinion de ces peuples près à tourner leur
veste à la moindre info contradictoire. Visionnaire mais
également bancal.