L'histoire d'un juge un peu sec, mais adoucit par l'amour ?
Un peu. En tout les cas ce film est là pour, au moins,
nous rappeler l'étendue des talents de Luchini (que je
préfère par ailleurs dans les rôles dramatiques).
Film de procès ? Oui : et il y en existe de très
bons, de tellement maîtrisés que l'on aurait grand
mal à ne pas trouver celui-ci un peu trop raide dans
sa réalisation, à la fois stéréotypée
et froide, ne mettant jamais en relief ni le décor ni
les jeux de rôle qui se jouent ici ; si seulement celle-ci
évoluait avec le caractère du juge, on aurait
pu la mettre sur ce compte. Hésitant entre le documentaire
sur le fonctionnement d'un procès d'assises et l'histoire
personnelle d'un homme, on navigue sans cesse entre deux eaux
: comme si de temps à autre on se trompait de sujet,
de point de vue. De plus l'affaire jugée reste à
un état brute, peu engageante et valorisée, tristement
banale et pas assez mise en scène, pas plus qu'écrite
(c'est volontaire, je sais). Ca manque de matière, de
suspens, de rebondissements, le film s'enlise dans la mouvance
"réalistico-sociale" du cinéma actuel,
mais sans le savoir-faire de ses confrères (La
tête haute ou encore Jamais de la vie),
s'appuyant seulement et de tout son poids sur l'aspect funèbre
du fait divers décrit, s'adressant à des spectateurs...
télévisuels. Le film parait hésiter à
choisir son sujet, à savoir où il va, même
si les 20 dernières minutes sont quelque peu louables.