Voici un drôle de film, différent de ce à 
                  quoi l'on a l'habitude (en partie, tout du moins), comédie 
                  dramatique aux sujets sensibles auxquelle j'ai adhéré 
                  dans les grandes lignes. Sous les prétextes d'un appel 
                  à la gentillesse (et du "trop bon, trop c*n" 
                  repoussé dans ses derniers retranchements) et derrière 
                  un timide appel à la décroissance économique 
                  se cache effectivement un film au sujet brûlant : l'islam. 
                  La montée d'un islam pseudo-salafiste, non pas dangereux 
                  mais "déplacé" est ici mis en exergue 
                  avec un autre extrême, à savoir une certaine forme 
                  de rejet -non politique- tout aussi déplorable. Car derrière 
                  ce franco-algérien se cache un enfant qui a subit à 
                  la fois une pression sociale (de ses camarades) et un trauma 
                  (l'histoire de sa soeur) ; et derrière cette soeur aux 
                  moeurs plus que légères et répréhensibles 
                  se cache un même traumatisme dont la réponse laisse 
                  toutefois dubitatif. C'est un scénario touffu qui oscille 
                  sans cesse entre une réflexion sur les racines des immigrés, 
                  leur origine, leur religion et les scènes quasiment hors 
                  propos et parasites concernant la soeur ; inutilement développées 
                  à mon sens et finissant pas sentir fort le voyeurisme 
                  inhérent au cinéma français : l'actrice 
                  doit se mettre à poil. C'est également une réflexion 
                  sur l'islam, sa complexification par les nouvelles générations 
                  ("Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas 
                  pour vous la difficulté"), cette même génération 
                  qui confond "intégralisme" et "intégrisme" 
                  ("O gens du livre, n'exagérez pas dans votre religion"), 
                  s'attachant aux détails, au paraître (la femme 
                  porte le hijab -ce qui n'est pas une obligation religieuse- 
                  mais fume, ce qui est interdit puisque étant un risque 
                  pour la santé) et délaissant l'âme et la 
                  morale religieuse (le hallal devenu un business haram). Le montage 
                  achronologique fait merveille en servant parfaitement le récit 
                  et la progression de notre connaissance des personnages. Il 
                  manque peut-être une réponse un peu plus claire 
                  : l'islam est, et doit être vécu, comme la religion 
                  du juste milieu ("Allah a fait de vous une communauté 
                  du juste milieu"). C'est un film qui est injustement passé 
                  inaperçu : ne serait-ce que poour voir Ramzi dans un 
                  rôle sérieux !