Grand spécialiste littéraire et ciné du
cynisme envers les plus riches d'entre nous, après 99
francs, Fred nous revient avec un livre / film qui
s'attaque au monde hideux de la mode. Suffisamment pour l'écorcher
vif ?? La mode, paroxysme de nos sociétés mercantiles
jusqu'au bout des ongles, est abordée par le biais d'un
personnage fort intéressant et nous permettant un certain
regard acide sur ce monde de faux-semblant (le parallèle
avec le régime nazi est particulièrement croustillant,
ni surfait ni suranné). Mais, si la première partie
est vraiment excitante, plein de bons mots, très speed
et joliment réfléchie, que nous apporte-t-elle
au juste ? Une jolie façon de nous dire, à nous
qui en sommes déjà convaincus, que le monde de
la mode est le symptome le plus crade de notre société
de consommation de masse, uniformisée, dictée,
lyposucée, où le culte de la beauté dépasse
largement celui de l'intelligence, où la perfection se
veut physique plutôt qu'intellectuelle, où le paraître
l'emporte sur l'être. Un monde où le fric a remplacé
Dieu, les mannequins les anges et les prophètes sont
devenus de vulgaires découvreurs -non pas de talent-
mais de beauté. Bien fichu, le film va se perdre dans
sa seconde partie, en en faisant beaucoup trop (le grand huit
dans la maison...), devient moins inspiré et n'apporte
plus rien au moulin de sa réflexion, parvenant même
à être longuet et pénible. Le clash final
est réellement trop rapide...