S'il ne bouleverse en rien notre connaissance du conflit de
la Seconde Guerre Mondiale, cette oeuvre a l'immense intelligence
de nous rappeler à notre bon souvenir qu'hier, en France,
des milliers de gens ont fuit la guerre, la mort, comme le font
aujourd'hui des milliers d'autres, quittant leur domicile pour
chercher refuge en "Zone Libre". Le focus sur le drame
migratoire, en résonnance avec ce que l'on vit actuellement,
est le premier point intéressant du film de Carion. Le
second étant le regard sur la guerre d'un résistant,
allemand cette fois. Si l'oeuvre manque d'ampleur visuelle,
elle se suit comme un bon film d'aventure humaine, comme l'aventure
d'un homme recherchant un fils que la guerre lui a enlevé.
C'est à la fois grave et léger, drôle, utile
à notre devoir de mémoire et, au final, toujours
émouvant. La scène des épiciers à
la solidarité unilatérale vient nous rappeler
une triste situation mis récemment en lumière
par des organisations internationales des droits de l'homme
vis à vis de la politique de l'Europe concernant, notamment,
les syriens... J'y ai vu un étrange reflet dans leurs
yeux...