Les pauvres vu par... Voici un film désincarné,
que l'on pourrait croire être une première oeuvre.
Le pitch, le discours annoncé dans le trailer, laissait
rêveur et prétait à séduire : la
vie d'une famille touchée par le spectre du chômage
et toutes les astuces pour s'en sortir. Mais ce qui me faisait
saliver sur le papier s'avère être une abominable
cacophonie sur grand (petit) écran : tout d'abord parce
qu'une famille avec un salaire et un plein chômage, même
sur Paris, peut s'en sortir sans voler et survivre (j'ai bien
dit : survivre) ; peut-être que madame aurait dû
faire l'impasse sur la cigarette, notamment. Ensuite parce que
le concept des Robin des bois modernes et sociaux (s'appropriant
l'appétit de consommation des gens aisés) est
très mal exploité : hésitant, tatonnant,
comme s'il refusait d'assumer son sujet, se perdant en route
(la femme qui trompe le mari pour quelqu'un de plus fortuné
: sic ! Le pauvre qui claque le peu d'argent qu'il se fait...)
mais concernant une morale noble (les Robin ne seront pas punis).
Dommage que ce mêli-mêlo ne possède pas une
structure narrative plus solide, plus franche, un fil d'Arianne
(ou de Marianne dans ce cas) plus clair ; l'impression agaçante
que le scénariste n'a pas su par quel bout prendre son
passionnant sujet. Avec de tels acteurs...