La bien trop connue histoire d'un homme de couleur, donc issu
d'une minorité ethnique, pauvre, qui accède à
l'université et trouve la voix du succès et de
ses rêves malgré le racisme ambiant. Le film ne
va pourtant pas seulement dérouler un biopic cousu de
fil blanc avec toutes les étapes attendues : ségrégation,
parcours d'un sportif, ses réussites et ses échecs,
ses histoires de coeur ; tout y est pourtant, mais le scénario
va au-delà. On lui adjoint l'Histoire et une bonne dose
de politique, débordant sur les coulisses des J.O. et
la montée du nazisme - mais comment pourrait-il en être
autrement lorsqu'on parle de Jesse Owens ? Sportif qui a fait
l'histoire et est devenu le symbole de la lutte pour l'égalité,
contre toutes formes de dictature ? Alors dans sa partie bio
le scénario est sans doute un peu pataud, mais l'émotion
reste grisante dans ce rappel historique à l'ère
des D. Trump et autres montées des extrêmismes
les plus intolérants dans la vieille et amnésique
Europe. La place du sport dans l'histoire... Un certain T. Smith
et J. Carlos soulèveront à nouveau les mémoires
en 1968 comme pour rappeler que le monde ne va pas souvent dans
le bon sens... Terminons en soulignant que le vétéran
Hopkins, excellent réalisateur souvent aussi méconnu
que mésestimé, livre une oeuvre propre.