Une ONG paie des chefs de villages africains pour récupérer
des orphelins qu'elle compte emmener en France, en tout illégalité,
à des familles adoptives ; non obstant le respect des
populations locales sous couvert de mensonges abjects. Ca ne
vous rappelle vraiment rien ??? Voici donc donc l'histoire non-officielle
de "L'arche de Zoé", moins de 10 ans après
son démantèlement. Et ce n'est rien de dire que
ce film est peu engageant : filmer le quotidien morne et tendu
d'une ONG perdue dans des contrées arides et dangereuses
de l'Afrique aurait mériter un scénario tellement
plus solide. Car l'oeuvre est profondément vaseuse, s'en
tenant à une description didactique, limpide, sur un
cas honteux et abominable de sentiment néo-colonialiste
propre à la vieille Europe. On n'a jamais l'impression
d'une delation en règle et impliquée, d'une charge
lourde contre, à la fois cette exception qui confirme
la règle (les ONG effectuent de par le monde un travail
exeptionnel que je respecte et surtout soutiens), et la représentation
d'une resurgence de la prééminence européenne
sur l'Afrique, le continent noir redevenant une chasse gardée,
une sous-colonie dont certains s'octroient le droit d'en pomper
toute la force vitale (ici les enfants), au mépris des
lois et surtout de l'éthique. Pourquoi ne pas mieux utiliser
le personnage de R. Kateb pour dénoncer proprement cette
idée / idéologie abominable ? Pourquoi s'en tenir
pour l'essentiel du film à regarder de près le
fonctionnement tordu, impropre d'un grospuscule à l'ignorance
stupéfiante et à la naïveté ignoble
? Le coeur de cible est raté.