Dans la famille "Ma fille est dans la merde et papa va
botter les fesses des méchants", Blood father
est l'archétype même du direct-to-dvd qui va boucher
le trou des sorties d'un distributeur ciné pour le pitoyable
mois de septembre grâce à deux noms sur l'affiche
(Mel et le frenchie J-F.). Je n'ai pas dit que c'était
un navet : mais derrière de belles images, un M. Gibson
(la raison essentielle de ma présence) buriné
comme jamais et le désert, on trouve une toute petite
série B revancharde et extrêmement, terriblement
traditionnelle. Si vous avez vu le trailer, vous avez vu le
film et ne risquez absolument pas d'être surpris. Hors
mis quelques personnages qui sortent le film de sa route poussiéreuse
(le nazi), tout le rapproche d'un épisode lambda d'une
série TV des années 70-80. Il va même oser
confirmer nos a priori en se muant en un erzat de Taken
(déjà erzat de Die hard)
! Histoire de drogue, de crime, de vengeance, de fuite,
de motel, d'aide venant de l'extérieur, de personnages
classieux coincés entre deux tirs... Et le film, agréable
à voir (je n'ai pas dit "regarder") patine
méchamment faute d'avoir quoique ce soit à dire
que l'on ne sache déjà ; ne cherchez pas une analyse
en profondeur des relations père-filles où une
étude de leur passé, pas plus que celle des gangs
chicanos ou autre. Richet manque certainement de personnalité
et de punch derrière la caméra pour nous faire
avaler sans tiquer cette soupe réchauffée. Restera
quelques menus dialogues (le rappel qu'aux USA les armes à
feu sont à la portée de tous, et le brillant discours
anti-raciste à propos de "Eve"). Ca manque
de mystère et de sursaut et l'ajout de violence n'y fera
rien.