Une fois digéré l'idée qu'Hollywood ne
respecte suffisamment rien pour faire le remake d'une oeuvre
aussi exceptionnelle que le Ben-Hur de Wyler
(lui-même remake d'un Ben-Hur beaucoup plus modeste),
on se lance dans le film sans préjugés. Deux frères
qui se désunissent vont malgré eux devenir le
symbole du rapport de force entre Rome et le peuple Juif de
Jérusalem. Le scénario est hâché
menu, peuplé de personnages d'apparât, sans substance,
et le scénario peine beaucoup à nous offrir une
histoire qui nous entraîne, nous surprenne, autre que
ce à quoi l'on pouvait s'attendre (amitié fraternelle,
puis dissension dûe à un crime, séparation
et retrouvailles sur un char... ils ont même osé
une happy end). Le tout presque artificiellement mêlé
au récit messiaque. La réalisation claque plutôt
qu'être censée (les scènes dialoguées
sont pesantes) et nous offre des images détonnantes (la
bataille navale). Mais le spectacle sonne creux, faux, plus
le récit avance et plus le film est bancal, son message
fortement maladroit et surtout contre-productif. Pilate est
un méchant très hollywoodien, Cheik a du mal à
nous imposer ses dreadlocks (même si on en trouvait) et
la course de chars aux cascades numériques m'a laissé
sur ma faim, faute d'un suspens convenable ; mêmesi l'on
compensera avec quelques moments impressionnants.