Ce film débute par une longue, très longue mise
en place, volontairement réaliste, minimaliste même.
L'Ours d'argent y a été attribué à
sa réalisatrice : il y a effectivement des efforts louables
dans le découpages des dialogues, quelques jolis plans...
mais vraiment rien de bien transcendant pour ma part. Donc je
disais : le film se met en place, et il prend son temps : présentation
des personnages -mère, père, enfants, grand-mère,
connaissances- et de la situation (la vie quotidienne et somme
toute banale d'un couple de profs). L'oeuvre a forcément
quelques tendances philosophiques mais refuse de pousser le
bouchon bien loin, la photo y est belle et lumineuse, Huppert
est au top et R. Kolinka est une révélation pour
moi. Alors le film se met en place, doucement, si bien que l'on
finit quand même par comprendre que le pitch que tout
le monde peut lire ici et là court sur pas loin de la
moitié du temps -et encore je suis gentil-. Enfin, après
plus de 30 minutes, celui-ci semble réellement tenir
son sujet : le changement de vie, l'isolement, l'idéalisme...
Et puis non : l'histoire retourne à son placement originelle
et finira par ronronner ainsi jusqu'en sa toute fin. Difficile
de s'étonner des faibles scores réalisés
au box office par 'une oeuvre comme celle-ci. Difficile de dire
qu'un film est complètement mauvais lorsqu'il vous sort
comme référence musicale A. Guthrie, dont je ne
saurais trop vous conseiller sa seule interprétation
au cinéma dans l'un des rares bons films hippy de l'histoire,
mais quel film : Alice's restaurant.