Un jeune homme insouciant a mis sa petite amie enceinte dans
l'Italie des années 50. Il est contraint de l'épouser
et part en voyage de noces à Rome. Il laisse un temps
ses amis dans leurs pérégrinations habituelles
avant de reprendre le cour de son existence.
Avec déjà toute l'élégance de Fellini
dans la mise en scène, la beauté sans cesse renouvelée
de ses plans : les dernières images sont un ravissement
pour les yeux et le film ne manque jamais de nous séduire
visuellement. Dès ses premières oeuvres Fellini
adore accompagner ses personnages et les regarder errer. Errancse
faites d'ennui pathétique, de fêtes exultoires,
d'insouciance et d'amoralité amoureuse ; avec un regard
acide et satyrique sur les villes de province italiennes, sur
l'économie chancelante du pays, couplé d'une vision
définitivement anti-héroïque des protagonistes,
presque jusqu'à l'excès, croquant des portraits
désabusés. J'en veux pour preuve ce personnage
principal Ô combien méprisable qui va sombrer avec
son ennui et ses mensonges. Manquant de perdre à la fois
ses amitiés et l'amour de sa vie : la fin ouverte reste
puisque, seul échappatoire à ce cycle infernale
de désillusions, il ne semble rester que la fuite pour
celui qui en aura le courage. Le reste n'est que rêve
improbable et fausse paisibilité.
Et toujours cette extraordinaire musique de Nino Rota. Extraordinaire.