L'or noir.
Un chercheur d'or, au crépuscule du 19ème siècle,
devient pétrolier à l'aube du 20ème. Il
s'installe en riche prospecteur sur une propriété.
Une réalisation très puissante, englobante mais
sans gras, élégante et majestueuse. There
will be blood est un film à la gloire d'une
certaine idée du rêve américain : le rêve
de faire fortune, la construction d'une nation puissante assise
sur l'or noir, son développement rapide et opportun,
reposant sur les épaules d'ambitieux entrepreneurs, d'un
peuple de bâtisseurs. Nous assistons à la naissance
d'un pays, sorti d'un simple trou, avec un forage planté
à l'intérieur telle une graine, se métamorphosant
en derrick, en un village, appelant toute une communauté.
C'est également la chronique extrêmement précise
d'un métier aventureux, risqué, très technique,
complexe comme les liens qui unissent les familles, comme les
relations des hommes à la religion. There will
be blood exploite tous les sentiments humains, et notamment
cette haine qui ronge les hommes jusqu'à la folie ; la
folie de l'or noir. A l'image de cette musique qui semble être
comme le sang qui coule dans les veines : un flot incessant,
au rythme monocorde lorsque tout va bien ; s'emballant lorsque
les sentiments s'enflamment. Dommage que le scénario
baisse en intensité sur son dernier quart.
Daniel Day Lewis est tellement habité par son rôle
qu'il vous arrache de votre fauteuil et vous entraîne
au coeur même de l'oeuvre.