Le plus grand des Robin : ainsi naquit la mythologie d'un soit-disant
voleur...
Avec cette couche heuristique derrière la légende
: voilà qui épaissit le film à la lumière
de l'histoire d'Angleterre
Robin des bois représente tout le savoir-faire
d'un artisan devenu artiste : Riley Scott. Depuis ses images
léchées jusqu'à son regard pertinent sur
chaque scène -plan par plan-, jusqu'en ces couleurs qui
vous plongent dans cette lointaine époque. Un regard
saisissant qui s'étend sur tout le film : un réalisme
virulent, sale, presque odorant, une réimagination très
louable du récit originel et un glissement des plus subtiles
vers ce que l'on connaît du mythe. C'est surtout une version,
une vision, non plus caricaturale de la trop célèbre
légende britannique, nous présentant un "prince
des voleurs' plus prégnant, plus réel, prenant
partie d'explorer ses origines, s'éloignant très
justement du folklore habituel ; un homme beaucoup plus ancré
dans l'histoire de son pays que dans celle de Nottingham, épaulé,
par ailleurs, d'une Marianne tellement plus digne que l'éternelle
princesse en détresse. Étonnant et étonnamment
frais.
Le tout magnifié par un discours remarquable : Robin
est un honnête homme dans un monde malhonnête, un
citoyen profondément humain, juste et noble croyant.
Un dernier mot sur le casting : très impartial, ce choix
d'acteurs chevronnés, sans forcément succomber
aux inévitables têtes d'affiche, donne un véritable
cachet à l'œuvre.