Le principe est simple : on kidnappe le fils d'un riche entrepreneur
afin de lui réclamer une très grosse rançon.
Qui a commandité l'opération ? Et surtout : que
faire ? Payer ou ne pas payer ? Céder ou ne pas céder
?
Ron Howard n'est pas à proprement parler un réalisateur
qui a une patte, mais, même en jonglant entre des genres
divers et variés, on retrouve toujours chez lui une très
grande efficacité -et ici une puissante recherche visuelle
- et un choix de scénario itou, construit sur plusieurs
strates et tentant avec succès de renouveler le "genre".
Ca débute par un jeu de piste malin mais déjà
vu dans Die hard
3 puis se meut en un film couillu et surprenant,
crédible ou pas, mais oeuvrant dans le domaine du pur
cinoche décomplexé ou les bad guys sont pris au
propre piège de leur immonde chantage. S'ouvre une véritable
partie de poker grandeur nature, à coup de bluff démentiel,
avec pour enjeu la vie d'un enfant. Une idée aussi géniale
qu'inoubliable qui a l'énorme avantage de plonger le
spectateur dans le film, de le prendre par la main, le faire
participer en le questionnant sans cesse : que feriez-vous ?
Adouberiez-vous le comportement de ce père ? Est-ce moralement
envisageable et humainement possible, plausible ?
La rançon a vraiment de quoi nous happer
irrémédiablement grâce au ressort incroyable
de ce fichu scénario, jusque dans ses derniers retranchements.
Une tension palpable à chaque instants et l'une des plus
belles réussites de son auteur.