Un écrivain, père de famille, part faire une
conférence à Lisbonne et tombe amoureux d'une
hôtesse de l'air. Simple.
La peau douce est bien une love story classique,
mais tout en douceur, à peine effleurer dans sa subtile
banalité, comme pour mieux en toucher la force et la
grâce. La peau douce est une œuvre
fraîche comme cet amour qui vous tombe dessus, naïf
et pourtant si vrai, au couple si mal assorti et pourtant touchant
et si naturel. Troublant et sensuel, dévoilant déjà
les obsessions de son auteur : les femmes et leurs jambes...
Mais La peau douce est également un
drame qui prend la forme d'une étude de cas sur les relations
humaines et amoureuses, étude particulièrement
censée avec, en parllèle, un regard foudroyant
sur la femme, pourrait-on dire aujourd'hui sur le féminisme
: les femmes y sont fortes -la scène de harcèlement
de rue est éloquente- et ont toujours le dernier mot...
Et cela n'empêche nullement le film d'être savamment
monté et surtout interprété avec une justesse
inouïe. La réalisation de Truffaut est gracieuse,
lumineuse, posée. Le réalisateur insuffle à
sa mise en scène une énergie folle et trouve dans
chaque plan une raison d'être ; comme lorsque l'épouse
avoue à son mari qu'ils ne peuvent plus revenir en arrière
et que la caméra file en traveling... arrière.
Brillant.