Sur le tournage d'un film : Panoramique, zoom avant...etc.
Mise en abîme et hommage foudroyant à l'art de
l'illusion, où les magiciens se découvrent et
où l'on pénètre leur monde de carton pâte
et de trucages, La nuit américaine
reste mon Truffaut préféré. Mieux qu'un
documentaire : on y explore les moindres recoins, le moindre
des petits métiers, la moindre once de décor,
avec l'avantage de pouvoir pénétrer dans la tête
du moindre des acteurs de cette entreprise fragile et merveilleuse.
Vécu de l'intérieur, avec plein de petites histoires
très humaines à l'intérieur ; et à
l'extérieur. Le réalisateur étant la pièce
centrale, chef d'orchestre de cette entreprise filmique où
tout est gestion, humaine, matérielle et légale.
Excitant et effrayant à la fois. Magique, simplement
magique.
La nuit américaine est une tornade d'images
et de crises. Crise des acteurs, crises des décors, crises
des producteurs, crise animalière, crise du destin, aternoiements
et incertitudes ; et Truffaut de jongler entre le tournage et
le réel de manière aérienne, il fait de
chaque plan une étude scénique. Et Leaud fait
son Doinel.
Une déclaration d'amour qui atteint au cœur le cinéphile
averti ou en devenir, laissant se confondre la vie et le cinéma,
la réalité et la fiction.
Vive le cinéma !