Un citoyen, inventeur de génie, idéaliste, rêveur mais écoeuré par la société américaine et ses problèmes toujours aussi contemporains, emmène sa famille loin des USA, dans la jungle, afin de fonder une nouvelle société : loin de toutes criminalités, de la basse exploitation de la main d'oeuvre, de la luxueuse paresse, de la surconsommation immonde, du gaspillage odieux, de la pauvreté, de l'inflation galopante, de la société de consommation, de cette civilisation pourrie par l'argent.
Dans Mosquito coast on parle d'une certaine forme de courage, le courage de ses idées et de ses actes, celui d'aller chercher ailleurs ce que l'on ne trouve plus chez soi et, ainsi et dans le contexte du film, suivre la voie tracée par les premiers colons allant chercher dans le nouveau monde ce qu'ils ne pouvaient espérer en Europe, allant bâtir un pays nouveau, à leur image. Même si, ici, on pourrait qualifier cette exode volotaire d'émigration idéologique
C'est également un film sur la recherche du bonheur, dans un tourbillon de folie communicative, d'idées et de bricole géniale, de songes avec les yeux grands ouverts.
Bien sûr, comme nombre d'idéologues, le rêveur sera finalement et tragiquement rattrapé par la dure réalité du monde dans lequel il vit, par la bassesse et la cruauté humaine ; du rêve au cauchemar... celui d'un homme perdu, rendu aveugle par ses propres idéaux, entêté et sombrant alors dans la folie. C'est également le récit de son fils ainé, qui admire son père plus que tout, comme un modèle absolu de vie, croyant en lui comme en un dieu ; mais bien obligé d'affronter, lui aussi, une bien triste réalité.
Mosquito coast est une oeuvre magnifique et puissante, qui m'avait bouleversé à l'époque, qui m'avait même profondément changé...