La question des rapts / rançons dans les pays d'Amérique
du sud, notamment au Mexique : un homme, alcoolique, est embauché
comme garde du corps par une riche famille. Sa mission est de
veiller sur une petite fille. Tout en essayant vainement de
se défaire d'un passé trouble.
Scott est pour le moins expressif, au-delà de ses images
léchées : de petits effets d'accélérés
survoltés, des zooms acerbes, une caméra souvent
en mouvement, un montage cut et très dense, parfois épileptique
mais également envoûtant. Des choix qui permettent
d'offrir de très belles lectures scéniques.
Ce qui permet au scénario de trouver toute sa saveur
: il met le spectateur dans l'attente constante d'un événement
que l'on appréhende très bien. Reste à
savoir quand il adviendra. Le scénario -de Brian Helgeland-
ajoute un élément qui fait souvent cruellement
défaut aux œuvres de T. Scott : une vraie tendresse
qui se mue en émotion sincère. Et cela rend le
film absolument redoutable et le met bien au-dessus des actioners
au thème similaire, préférant jouer les
gros bras décérébrés et refusant
à prendre leur temps.
Man on fire vous tient rigoureusement en haleine
du bout de ses 2h20 de métrage, n'hésitant pas
à vous prendre à contre-pied, et même plusieurs
fois. Un revenge movie -et un film qui argue de la rédemption
d'un homme- haut de gamme, musclé, sombre et intransigeant
: "Le pardon c'est pour Dieu ; moi je me charge de faire
les présentations".
Brûlant.