Monsieur Bovary, médecin de la ville, naïf et veuf,
épouse Emma, une fille de paysans.
Mais après la félicité des premiers mois,
la jeune mariée s'installe dans l'ennui d'une routine
quotidienne. Avant de tomber dans les griffes de Mr Boulanger
et de quelques autres vices.
Emma Bovary c'est une femme du 19ème siècle qui
traverse l'existence à la recherche de ce qu'elle ne
saurait voir ; à la recherche d'un amour illusoire et
d'une illusion de plaisir, éternellement inassouvis.
Emma c'est le destin d'une femme que la vie a endurcie, un agneau
devenu louve qui périra de sa propre insatisfaction.
Le film laisse une place importante au non moins important mari,
à la gentillesse sans faille, mais que son épouse
n'aime guère, en tous les cas qui ne lui suffit plus
; Mr Bovary est un être délicat, profondément
amoureux mais candide, qui ira jusqu'à trouver des excuses
à sa femme sur son lit de mort.
Je reprocherais au récit sa froideur lors des rapports
passionnels et une histoire qui a vieilli dans le sens où
les rapports de couple ainsi que les dichotomie entre la ville
et la campagne ont tellement changé. Pourtant, dans nos
sociétés consuméristes -à la consommaion
des produits comme de l'amour- on y trouvera une étonnante
résonnance dans la mesure où nos achat frénétiques
-et à crédit trop souvent !- font écho
à cette insatisfaction, ce bovarysme.
Reste la plume de... Chabrol ! Il retient l'essentiel du roman
de Flaubert (mais le souvenir de ma lecture date de plusieurs
décénnies...), livre une grande adaptation et
une superbe reconstitution, dans une mise en scène d'une
élégance prodigieuse qui ne manquera pas de séduire
le spectateur.