The professional.
Un découpage et des plans acérés, le formidable
travail sur les hors champ, un sens inné du cadrage sublimé
par une photo jaunâtre : Léon
s'avère d'emblée un pur régal visuel ou
le réalisateur communique son plaisir à filmer
; et à raconter. Ce qu'il a fait de mieux. Un petit bijou
d'horlogerie cinématographique.
A cela s'ajoute la musique tantôt aérienne, tantôt
puissante, aux jolies connotations, mais toujours envoûtante
d'Eric Serra, la présence imposante de Jean Reno, la
révélation Natalie Portman -dont on n'avait pas
finit de parler, le charisme de G. Oldman (c'est indécent
ce qu'il est bon cet acteur). Porté par un scénario
qui n'évite aucune violence, jouant la carte d'un buddy
movie nouvelle donne, dessiné par des personnages dont
Besson a le secret, entre extrême sensibilité et
grande violence de caractère, entre maladresse et sincérité.
Le choc de deux solitudes, le passage de relai entre le maître
et la jeune élève ; chacun apprenant l'un de l'autre.
Léon est un actioner sensible, jouissif,
esthétiquement impeccable, qui se voit et se revoit inlassablement.