Sujet ambitieux et prise de risque pour Sigourney Weaver : une victime face à son bourreau.
Le film interroge sur le sort des tenants de régimes autoritaires -symboliquement nommés ici "les escadrons de la mort"- ayant pratiqué, notamment, la torture : quel sort leurs réserver une fois leur chute actée ? Quelle choix entre vengeance et justice ; et quelle justice ? Le film imagine une espèce de procès improvisé par un jury populaire pas tout à fait impartial : devenir bourreau à la place du bourreau ou obtenir des aveux judiciarisables ?
R. Polanski fantasme une vengeance qui pourrait être sienne... et effectue une analyse pertinente, forte et extraordinairement précise sur les traumatismes induits par les abominations commises sur l'être humain. Polanski, qui a subi le joug d'un régime fasciste, se lance dans une diatribe juste et, au final, effectue un choix clair mais cependant étonnant, choix que tout un chacun sera à même de commenter, de juger en son âme et conscience.
Une œuvre personnelle et très dure doublée d'un thriller complexe et doucement ambigu, arguant de justice et de la puissance des faibles lorsqu'ils sont en position de force.
Dans ce contexte extrême les scènes de nues gratuites et complaisantes m'ont paru gênantes et surtout inappropriées. Même dans le contexte privé dans lequel elles sont exposées : une forme de pudeur diététique s'imposait en regard du sujet