Madiba.
Rugby, sport de blancs. Football, sport de noirs : le premier
plan symbolique en dit déjà beaucoup sur ce film
et ses ambitions.
Invictus nous conte la libération de
Nelson Mandela, son élection et les tensions qui accompagnèrent
ce tournant historique, ce chemin vers l'abolition de l'apartheid,
la réunion des blancs et des noirs pour reconstruire
un pays abominablement divisé et meurtri dans sa chair..
Mais Invictus ce n'est pas seulement l'Histoire,
celle d'un homme immense et immensément bon, mais c'est
également l'histoire d'un Afrikaner, rugbyman, et de
la rencontre de ces deux leaders. Et d'une coupe du monde du
rugby entrée dans l'histoire du sport.
Eastwood use du sport comme le symbole d'un pays en pleine transition,
écartelé entre un lourd passé et un futur
incertain : le sport comme moyen d'unifier, le temps d'un match,
une nation profondément divisée : il en faut parfois
peu pour que l'humanité reprenne ses droits... Morgan
Freeman (un nom prédestiné et hautement emblématique)
est absolument grandiose et parfait en Nelson Mandela.
Invictus délivre des leçons de
vie essentielles : compassion, pardon, espoir, regard tourné
vers l'avenir, foi en l'humanité. Et au final extrêmement
émouvant et d'une richesse prodigieuse derrière
son immense profondeur.
Le plus atypique film d'Eastwood, de quoi réconcilier
les non fans de rugby (dont je fais parti...) et les cinéphiles.