Un cortège d'images avec en lien ce téléphone
qui n'arrête pas de sonner. Le film est lancé...
Cette oeuvre testamentaire est un petit chef d'oeuvre de Sergio
Leone : un gangster reclus refait surface et se plonge dans
ses souvenirs. Depuis son enfance et ses premiers coups, ses
premiers dolars, ses premiers crimes, sa première arrestation
; jusqu'aux raisons de son retrait, qui restera au coeur de
l'intrigue.
Testament car il y a tout Leone dans ce film : le goût
pour les armes à feu, la violence sanguinolente, le sexisme
également, des plans de maestro, amples, qui donnent
une vie propre à l'œuvre et se transforme quasiment
en une étude scénique pesée, cependant
moins maniérée qu'avec ses westerns ; mais toujours
avec cet amour immodéré des zooms avant. Il
était une fois en Amérique demeure un
très classique film de gangster dans le fond et pourtant
tellement attachant et si prenant sur la forme.
Nous avons d'ailleurs tôt fait d'être happé
par cet écrin brunâtre, cette texture d'image qui
rend ce Il était une fois en Amérique
d'une beauté étourdissante ; un cortège
d'images qui nous permet de naviguer dans le temps : voilà
un montage extrêmement audacieux qui sera un mètre
étalon tout au long du métrage.
Et puis il y a la composition illustre, et pour autant monumentale
de Ennio Morricone... Il était une fois en Amérique
est une fresque grandiose de 3h40 qui prolongera une dernière
fois le plaisir de regarder ce cinéma d'images qui caractérise
l'oeuvre du maître italien.