I'm a poor lonesome cowboy.
Eastwood s'essaie au western, sans doute inspiré par
les récents films tournés au côté
de S. Leone, surtout dans la construction de ses scènes
et quelques détails de mise en images.
L'homme, le cowboy est donc un dur : il tire et tue vite aussi
vite qu'il est possible, viole les femmes (qui y prennent du
plaisir...), n'obéit à aucune loi et a grande
soif de vengeance. Sauf que Clint va nous forcer à dépasser
nos préjugés à propos de cet horrible bonhomme
de l'Ouest sauvage.
Archétype du western révisionniste, L'homme
des hautes plaines nous introduit un anti-héros,
présenté comme un salop, embauché pour
défendre des opprimés pas tout à fait nets
sur eux et au secret bien gardé. Car ces bonnes gens
-en apparence- sont prêt à oublier ses méfaits
et se exigences à la limite du tolérable, si celui-ci
travaille pour eux et les débarrasse de criminels sur
le point d'être libérer et prêts à
en découdre avec la populace.
L'homme des hautes plaines disserte autour
du thème classique de la vengeance et pour autant reste
une oeuvre qui tort le coup au classicisme, nous force à
sortir de notre confortable fauteuil de spectateur. Le film
se permet de montrer que personne n'est vraiment innocents,
surtout ces villageois que le genre présente très
souvent en victimes, sauvant par la même la "morale"
de ce héros hautement ambigu, jouant lui-même sur
la corde raide de cette même morale : la victime se permettant
à peu près tout, en compensation de sa douleur
passée que la fin viendra éclairer. Le film, pour
le coup, interroge notre propre morale, gardant en tête
que l'histoire se situe dans un Far west où les lois
étaient encore particulièrement approximatives.
A mi chemin entre Blondie et son flic iconique de Dirty Harry,
Eastwood compose un personnage hors normes et des plus intéressant
à étudier.