Un soldat de la wehrmarcht est muté et contraint de déménager en pleine seconde guerre mondiale : sa famille va loger conjointement à un camp de travail nazi.
Le garçon au pyjama rayé narre la guerre d'un point de vue allemand et les horreurs de l'holocaust découverte par les yeux innocents et curieux d'un enfant de soldat. La découverte d'un monde qui n'a plus rien de manichéen et la perte de cette même innocence.
Le film a l'intelligence de disserter sur des thématiques parallèles telles que l'embrigadement de la jeunesse, le regard d'un nazi, père de famille et loin du cliché usuel, ainsi que de la prise de conscience de ses proches d'une abomination qu'il ne peuvent que condamner. Le film joue subtilement avec ce sentiment que les enfants ont envers leurs parents, cette illusion de perfection et ce regard plein de bienveillance qu'ils possèdent naturellement à leur égard.
Le scénario manque cependant de finesse, mais la dernière scène, d'une puissance émotionnelle déstabilisante, représente une effroyable et terrible métaphore sur l'empathie et l'injustice, l'innommable inhumanité de la solution finale. Elle pose violemment une question essentielle : et s'il s'agissait de vos propres enfants ? Et le spectateur se trouve indécemment partagé entre la colére et un affreux sentiment de justice...
Une oeuvre injustement privée de sortie en salles en 2008...