Beaudelairien ? Pas vraiment.
Le petit univers des riches commerçants de province.
Les grandes ambitions, les petits secrets et les histoires de
famille, pour une étude piquante.
Il est vrai que Chabrol dilue son film dans cette même
analyse, laissant l'intrigue à une love story entre beaux-enfants
et les coups bas d'une élection municipale. Mais La
fleur du mal tourne entièrement autour de la
notion de secrets, de ceux qui rongent les familles, les secrets
du passé qui sâlissent le présent, les secrets
du présent qui jonglent avec la morale, et ce jusqu'à
se vautrer dans un terrifiant cercle, finalement plus vertueux
que véritablement vicieux par ailleurs ; une explosion
finale et chabrolienne pour une oeuvre forcément acide.
De même Chabrol excelle derrière la caméra,
et le film s'avère être un constant bonheur visuel.