Porté par une sublime cinématographie, l'élégance d'une mise en scène au cordeau, sa musique entraînante et exceptionnelle, son texte joliment dicté, cette merveille méconnue de N. Jordan m'a (à nouveau) secoué profondément. Mais la plus éclatante, extraordinaire réussite de cette Fin d'une liaison demeure son montage intelligemment, savamment désordonné et sachant mettre en exergue les subtilités des relations entre les personnages. Leur amour.
Un écrivain rencontre un couple qui lui inspire un récit : il tombe éperdument amoureux de l'épouse. Mais celle-ci n'est définitivement pas fidèle.
D'apparence simple et pourtant brut, La fin d'une liaison est un récit sur l'amour et la jalousie, la tromperie, à travers une narration non chronologique et dont les deux moitiés de métrage sont les deux facettes d'un exposé à double voix, un nouvel éclairage sur la vie. Et c'est tout autant un récit sur les complexes relations humaines entre hommes et femmes, une puissante réflexion sur la force de l'amour et son absence. Avec une belle aparté sur l'amour / la haine de Dieu.
Bouleversant, troublant, porté par ses magnifiques acteurs et actrices (R. Fiennes, J. Moore ou S. Rea) et, je me répète, son formidable, son incroyable montage qui ne manque jamais de nous impliquer émotionnellement grâce à la variété de ses points de vue. Du génie ! Et quelle partition de Michael Nyman !!
Un petit chef-d'oeuvre d'intensité dont les divers talents en font un vrai miracle cinématographique.