Une tragédie amoureuse : ni avec toi, ni sans toi.
Une gérante de club de tennis grenoblois nous harangue
et raconte une histoire : celle d'une famille accueillant de
nouveaux voisins en face de chez eux, dont une très belle
femme. Alors bien sûr, l'histoire on l'a voit arriver
de loin ; et pourtant...
Truffaut disserte, décortique une fois de plus de son
sujet favori : l'amour et le sentiment amoureux. Le réalisateur
s'efface devant ses acteurs, la comédie s'efface devant
le drame, la romance devant l'amour, l'amour devant la passion,
la passion devant la dépression, le présent devant
le passé. Une intrigue secondaire se noue. Mais le fil
d'Ariane reste le sujet de la tromperie et de ses conséquences,
cet amour prisonnier du passé, inabouti et passionnel.
De ce scénario classique saupoudré de tics très
ancrés dans son époque (le corps de la femme facilement
dénudé...), Truffaut en tire une formidable tragédie
qui ne manque pas de nous interpeler. Et Georges Delerue d'embraser
le film, à l'unisson avec le duo Depardieu / Ardant qui
campe des personnages à fleur de peau, flirtant avec
la folie.
Fort.