On aborde toujours ces Enfants du paradis
avec en arrière-pensée son statut de "l'un
des plus grands films de l'histoire du 7ème art"
; et pourtant, quitte à en froisser quelques uns, je
ne considère pas cette oeuvre comme la plus aboutie,
la plus grande et la plus fascinante de son illustre et talentueux
auteur.
Pourtant quels dialogues ! Ils riment, ils chantent, ils pétillent
d'une intelligence sans pareille, ils résonnent autant
en nos oreilles qu'en nos âmes, ils ne cessent de nous
enchanter trois heures durant. Fins, drôles, savoureux,
brûlants et inoubliables. Tout comme la beauté
rugueuse d'Arletty.
Carné est tour à tour élégant, aérien
et inspiré. Jouant avec un noir & blanc cosy et des
lumières éblouissantes. C'est assurément
un chef-d'oeuvre visuel, immortel.
Garance est aimée de 4 hommes aussi différents
que possible, une femme qui se laisse porter par la vie, entre
deux artistes, un écrivain criminel et un comte protecteur
; une histoire d'amour authentique qui se cache derrière
des faux-semblants. Et cet aspect du scénario est absolument
grandiose, divinement complexe et magnifiquement torturé.
Le film est tout autant un hommage aux artistes de tout poil,
derrière cet hommage à l'amour : Les enfants
du paradis narre les errances de quelques personnages
amoureux, entrecoupées de moments de théatre.
J'avoue bien bas ne pas être particulièrement sensible
à ce type de spectacle vivant, et c'est ce penchant du
film qui m'a toujours laissé un peu froid.