Une fresque impériale narrant des aventures lointaines (la Chine, les relations sino-japonaises), sur l'air d'une culture lointaine (le couronnement d'un enfant et les étranges rituels de la cour) et d'une histoire lointaine (du début du XXième siècle en son milieu, le basculement du pays dans le communisme). Et c'était déjà une sacrée gageure.
Couleurs chatoyantes, décors majestueux, grande Histoire ainsi que les envolées lyriques de la caméra de Bertolucci, embrassant l'entièreté de ses plans, tout en subtilités.
C'est surtout l'histoire d'un enfant dépassé par son destin imposé, puis emprisonné par son statut. La description détaillée et documentée, d'un pouvoir à l'agonie, inadapté à son temps, composée de traditions désuètes, d'un monde politique bouleversé et tiraillé, entre révolution et vieilles rancoeurs. Il n'y a que la dernière partie, "occidentale", qui m'ennuie quelque peu.
Et ces petits airs de musique éternels et entêtants.