Mon Dieu que ces images sont belles : velours et veloutées.
M. Mann a le don de sublimer chaque plans et c'est un régal
pour les yeux.
Le dernier des Mohicans narre la guerre des
blancs -celle entre français et anglais- sur les terres
indiennes d'Amérique : une troupe anglaise accompagnant
des dames se fait attaquer par des Hurons.
Loin des pales fantasmes westerniens, Le dernier des
Mohicans ne caractérise pas les Amérindiens,
pas plus qu'il ne s'adonne au manichéisme, et se trouve
être une réflexion puissante sur l'incompréhension
entre peuple, la violence inhérente de l'espèce
humaine. Autant qu'une douloureuse page d'histoire des Etats-Unis
d'Amérique. Le film brouille volontairement les pistes
nous poussant à nous demander sans cesse qui est le sauvage.
Ce récit est par ailleurs d'une richesse thématique
inouïe : rédemption, vengeance, sacrifice, amour
; il constitue une sorte de vivier des sentiments humains les
plus bruts, les plus basiques, ceux qui les caractérisent
au mieux et fait d'eux des être fascinants.
C'est une fresque épique, violente et guerrière,
grandiose, qui pose également une question essentielle,
une question de droit fondamental : le droit étatique,
nationaliste, prévaut-il sur les obligations individuelles
et les devoirs familiaux de chacun ? La puissance anglaise Vs
les colons. Les droits et la culture des Amérindiens
Vs le droit des envahisseurs.
Sur une mélopée si douce à mes oreilles...