A Central Park, un homme sauve une jeune femme des mains de voyous. Leur destin respectif sera désormais liés.
La sublimissime Rita Hayworth illumine un film qui se distingue toujours par sa mise en scène brillante (le travail sur les différents plans, l'angulation, les jeux d'ombres, les regards...etc), follement moderne, imaginative, baroque et d'une beauté souvent trouble.
Et Welles se fait déjà maître dans l'art d'étudier ses personnages : notamment l'antagonisme entre les deux héros, coincés entre le rejet et l'attirance profonde, doublé de la friction entre deux mondes ; l'un aventureux et trouble, l'autre riche et immonde. Un univers hideux où seule rayonne Elsa : face à son mari, milliardaire maladif et suintant, face à ses hommes de mains pervers, face au passé de chaque personnage qui reste tut, et même face aux murènes de l'aquarium et au parc d'attraction qui deviendra mortel. Le scénario introduit des créatures ignobles, folles, des relations malsaines qui s'installent entre chacune d'entre elles ; jusqu'au (x) crime (s).
La dame de Shanghai est une oeuvre maligne, prenante, rebondissante, poisseuse, abyssale s'il en est (difficile de suivre l'intrigue à la fin...), plongée dans un imbroglio quelque peu hitchcockien. Une œuvre vertigineuse sur la folie des hommes, avec ses scènes cultes : celle de la galerie des glaces n'étant pas des moindres.
