La chasse aux terroristes, avant le 11 septembre 2001.
Le FBI traque une cellule terroriste planquée à Brooklyn, cellule qui agit en représailles de représailles,...etc ; sous les ordres de D. Washington.
Couvre-feu est un film d'action qui n'a pas toujours quelque chose de solide à nous mettre sous la dent : pour autant un sacré casting, un réalisateur chevronné, un sujet brûlant, mais rien pour nous faire grimper au plafond malgré les thématiques. Entre le catalogue terroriste un peu rapide et sans émotions (prise d'otage vite fait, explosion monumentale rapidement expédiée), pourtant censé nous faire trembler, et l'enquête en aveugle qui peine à nous exciter, Couvre-feu choisit une option à double tranchant. La menace demeure logiquement invisible et le scénario nous met dans les conditions de travail des enquêteurs ; mais d'un autre côté les recherches à l'aveugle du FBI semblent tourner en rond ou à bien peu de choses, manquant de contrebalance.
C"est tout ailleurs, et avec le recul du temps, qu'il faut chercher où réside la véritable force du film, même si elle manque d'un développement adéquat : au sein de cette atmosphère de "guerre civile" qui deviendra profondément réelle dans le monde d'après les attentats du 11 septembre. Il y a tout : le racisme ambiant, un soubressaut de Guantanamo, les grandes lignes du Patriot act, la suspicion méthodique, les jugements hâtifs et emplis d'ignorance. Jusque dans la description minutieuse de cette capacité des autorités américaines à engendrer les terroristes qui les se retourneront contre eux et leurs citoyens...
Il y a des scènes fortes (l'une d'entre elles préfigure l'attentat d'un certain Bataclan...), et cependant Couvre-feu manque de tension, de hargne pure. Et Annette Bening est bien peu convaincante et n'a pas les épaules assez larges pour endosser son rôle.
