C'est toujours un plaisir de redécouvrir le cinéma
du trop méconnu Michael Apted.
Des meurtres qui ensanglantent les terres des Sioux Oglala,
des extrémistes indépendantistes autochtones qui
courent violemment après leur droit, une enquête
ménée par deux agents du FBI dont l'un est sang
mêlé.
Dans Coeur de tonnerre on parle des conditions
de vie absolument misérables dans les réserves
indiennes des Etats-Unis, de ces lois particulières qui
les régissent et en font des lieux "différents",
ds statuts des amérindiens dans la république
américaine, du poids écrasant de l'histoire et
des différences de traitement envers les natifs ; ainsi
que d'un personnage fort intéressant : un blanc qui redécouvre
ses origines autochtones mais les rejettent en bloc. Et se heurte
aux siens, plus traditionnalistes.
Classique sur la forme, c'est un film policier avec un coupable
tout désigné, des flics aux méthodes différentes,
mais un bon retournement de situation, intelligent et censé,
qui laissera l'aspect policier du film en toile de fond. Partant
d'un simple concept, Coeur de tonnerre joue
habilement de son atmosphère tribale, permettant aux
spectateurs de basculer avec le héros ; basculer vers
ses racines. Engagé de par son thème et ses différentes
symboliques, le film nous rappelle que l'histoire se répète
toujours : l'homme blanc cherchant continuellement à
s'approprier les biens des natifs et à les étouffer
de diverses manières. Cette fois, encore, les Sioux se
doivent d'user de méthodes violentes pour faire entendre
leur voix...
A cela s'ajoute la superbe partition de J. Horner, des chants
traditionnels qui nous transportent et la réalisation
extrêmement précise de Apted.