Cléo apprend qu'elle est malade : voici deux heures
de sa vie.
Varda, réalisatrice de documentaires, se penche sur une
réalité fictionnelle en rendant son film hyper
réaliste puisqu'empreint de Nouvelle Vague. Cléo
de 5 à 7 se trouve être une petite perle
de mise en scène, fine et fragile comme l'existence,
douce comme sa triste héroïne, intelligente comme
les jeux de miroir, les plans capturés à travers
des vitres ou vitrines qui mettent en abîme ce film de
cinéma-vérité. Œuvre formellement
aboutie, merveilleuse à chaque plan, d'une densité
visuelle extraordinaire et dont la diversité des cadres
est hautement significative, au montage acéré,
qui s'avère également être, dans une sublime
toile de fond, un document sur le Paris de 1961-62, un document
culturel, une page d'histoire, délicieuse jusque dans
ses dialogues. Et traversé de chansons d'exception.
Une oeuvre réalisée de main de maître, par
une femme, au beau milieu des années 60 : comme pour
mieux nous immiscer avec une formidable justesse dans la tête
d'une demoiselle de cette époque. Cléo
de 5 à 7 célèbre la vie à
chaque bout de pellicule.
Magnifique de A à Z.