L'existence tumultueuse du réalisateur John Huston (ici
maquillé en "John Wilson"), campé et
dirigé par Clint Eastwood. Dans sa période "African
Queen".
Peu de réalisateurs ont eu droit à un biopic (Chaplin,
Hitchcock, ) : en mettant le focus sur la lutte avec ses producteurs
aux dents longues, le processus créatif d'un artiste
intègre, sa passion pour le continent africain, Eastwood
génère une oeuvre réflexive et pas seulement
picturale. Le film ne soulève pas seulement la problématique
hollywoodiennes mais également celle du colonialisme
et du racisme ambiant et d'époque, de même que
celle du safari et des droits des blancs sur les animaux ; avec
toujours ce regard eastwoodien, pine-sans-rire et brûlant,
fustigeant les haines, le racisme et l'antisémitisme,
avec une virulence rare. Avec cette semi ambiguité (qui
n'existe nullement dans le roman d'origine) : sa passion irrespectueuse
pour le massacre d'animaux sauvage sur un continent éloigné
; que vient contre-balancer le personnage interprété
par J. Fahey, hautement intègre. De toutes façons
nous ne verrons aucune mise à mort animale, si ce n'est
celle engendré par cette nature qui se rebelle contre
l'espèce humaine.
Et tout ce beau monde finira par retourner à ses occupations
de blancs... Action !