Chabrol Vs la petite bourgeoisie française.
Une "bonne à tout faire" entre au service d'une
riche famille d'entrepreneurs, dispendieuse, hautaine et guère
respectueuse pour la plupart de ses membres. Cette employée
possède de lourds secrets qu'elle finira par partager
avec une voisine expansive qui vient se mêler à
sa vie : ceci est l'histoire de leur rencontre et de leur amitié
corrosive.
La cérémonie est une œuvre
qui tressaute, égratignant les bons capitalistes au passage
et soulignant la dichotomie, le fossé incommensurable
existant entre les classes sociales, mais tardant à embrasser
réellement son sujet, le prendre à bras le corps
; hésitant. Peut-être rop dilué à
mon goût, on sent que cette première partie tâtonne
scénaristiquement et use d'un abord parfois trop caricatural.
Chabrol, pourtant, se plaît à montrer les extrêmes
dans ce qu'elles ont de plus crasses, sans pour autant excuser
qui que ce soit, restant purement descriptif, témoin
muet coincé entre l'arrogance, l'outrecuidance, et la
nescience se muant en folie, glissant sur le terrain de l'amoralité.
Moins dérangeant qu'un M. Haneke, moins violent et gratuit,
Chabrol se penche sur la pauvreté de deux âmes,
incultes, rejettées, et dont la seule réponse
envers ce monde qui ne semble vouloir les accepter telles qu'elles
sont, sera la violence.
Glaçant.