Le destin de plusieurs jeunes habitants de South central, L.A.,
est-il tout tracé, entre crimes divers et une mort violente
programmée dès leur naissance ?
Il y aurait deux types de destinés : plonger dans la
criminalité pour essayer de gagner un peu / beaucoup
d'argent afin de faire vivre sa famille, puisqu'il n'existe
quasiment aucune vie pour un noir en dehors des quatiers blacks
et latinos de Los Angeles, où trouver la force de partir
et de se construire ailleurs. Mais pour s'en sortir il faut
une volonté de fer (c'est le cas de Ricky) ou des parents
qui tiennent la route (ceux de Tre), une bonne éducation,
une bonne moralité / morale et, surtout, il faut impérativement
faire des études. Sortir du quartier avant d'en sortir
les pieds devant, avant que le destin tragique ne rattrape même
les meilleurs d'entre les meilleurs, où les drames viennent
faire dérailler les bonnes âmes, ou la violence
prend le pas sur l'intelligence et la raison. Une bien sinistre
règle à laquelle Singleton tord le cou avec une
virulence sans pareille et à travers une démonstration
efficiente, intransigeante, sombre et implacable.
Le jeune réalisateur fait d'ailleurs montre d'une pure
maîtrise et il se dégage quelque chose de dingue
de ce film, une ambiance "ghetto" qui colle au plus
près de la réalité, quelque chose qui s'imprègne
en vous à jamais. Boyz n the hood déborde
de sincérité et jouit d'une intelligence d'analyse
de la situation critique des ghettos noirs américains,
analyse pointue et fine ; à la fois critique et auto-critique.
Brillante et brûlante.
Et quelle bande originale !